Un soir de Maisial.

Mondainor 3 Maisial 640, Vingt heures passées de vingt-quatre minutes. De petites ailes dorées, un visage inspirant sérénité et la taille d’une fée ; la jeune Eniripsa avait tout d’un ange…du moins en apparence, car dans les faits il n’en n’était rien, c’était une ‘Brak’, une vraie, tout comme la Crâ à ses côté, toute deux allongées dans la paille d’une écurie. Les derniers jours avaient été rudes, ce retour imprévu avait soulevé quelques doutes chez l’archère. Tout s’était précipité 3 jours auparavant :

Les plaines de Cania : vastes étendues dominées par la faune et la flore, créatures libres, senteurs parfumées et nature opulente. Un enchantement pour les férues de territoires hospitaliers, une continuité lassante pour une ‘brak’ ayant déjà passé trop de temps loin de chez elle.

Un rapide coup d’œil derrière : personne ! La course effrénée pouvait alors prendre fin.
Les miliciens bontariens avaient rapidement abandonné la poursuite, pas assez habitué à ‘chasser’ sur le terrain, ils enverraient sûrement un ramassis de volontaires, non expérimentés, mais jeunes et rapides.
En attendant, la prudence restait de mise, qui sait où se trouve le danger à chaque instant ?
Quand il fait si chaud se camoufler sous un monceau de vêtement attirerait plus l’attention qu’autre chose, il fallait donc simplement jouer profile bas et se comporter le plus naturellement possible.

Le jour déclinait dans l’immensité des plaines, les nuits étaient courtes mais fraîches, il fallait se préparer un nid sûre et agréable. Facile à utiliser et rapide, un zaap aurait abrégé le voyage, mais personne n’avait eu le temps de prendre de l’argent et des espions étaient probablement posté à chaque passage, attendant sagement leur arrivée ; pas de dragodinde sous la main, la marche était la seule option.

Fixant les étoiles, l’archère se dit qu’une pleine lune aurait adoucit l’obscurité pesante, au lieu de cela, seul un quartier de lune persistait dans le ciel, propice au rappel de la destination de ce voyage.

Le jour suivant naissant, Mayli fut la première à se réveiller, la nuit avait était calme et agréable, les deux autres dormaient encore profondément, elle en profita pour faire un petit tour et contrôler que tout était en ordre, c’était le cas. Ils prirent ensemble un maigre petit déjeuner et se hâtèrent de reprendre leur route, objectif : l’antre des Landes de Sidimote avant la nuit.

- C’est comment les Landes ?

Mistika et Mayli avaient parfaitement entendu la question de leur ami, mais aucune des deux ne savaient comment répondre en restant honnête et sans l’effrayer. Misti s’y attela :

- C’est…vaste, il y a quelques arbres…mais pour la plupart ils sont morts.
- Les créatures ?
- Euh…nous sommes trois, et armés, vraiment rien à craindre.
- L’obscurité y est vraiment permanente ?
- Oui. Tout comme à Brâkmar. Il faudra t’y faire.
- Oui.

- Mayli ne traîne pas, nous sommes encore loin.
Perdue dans ses pensées, elle avait ralentit le pas, à vrai dire, elle hésitait à poser une question à sa mère.
- Désolée, j’étais ailleurs.
- Soit ailleurs en avançant dans ce cas.
- En faite…je me demandais…tu vas leur dire quoi ?

L’archère n’avait pas envie de répondre car elle-même n’en savait rien. Elle était partit longtemps, n’avait presque pas donné de nouvelle, en avait reçu très peu en échange et ne souhaitait pas évoquer les raisons de ce départ avec tous. N’importe quelle réponse formulée de sa part aurait laissé transparaître ses doutes, en y mettant le plus de conviction possible elle se tourna vers Mayli et lui dit :

- Tout ira bien ne t’en fais pas.
Elle savait que la jeune Eniripsa n’était pas dupe, et qu’il ne suffisait pas de lui tenir un discours que l’on aurait avec un enfant de 6 ans pour la convaincre, mais elle avait besoin de s’entendre dire ça, et Mayli le compris, elle acquiesça.

La journée se déroula sans trop d’encombre, il fallut sauter deux ou trois fois dans un talus pour éviter les gardes, mais dans l’ensemble ce fut un succès, il faisait presque nuit quand les Landes de Sidimote furent sous leurs pieds, mais l’objectif était atteint. Malheureusement les ventres désespérément vides torturaient les voyageurs. Il était trop tard pour chasser c’est donc l’estomac gargouillant qu’ils s’endormir non sans mal.

Le lendemain en milieu d’après-midi, alors que l’Enutrof découvrait avec curiosité les Landes de Sidimote, les jambes se faisaient lourdes, le pas molasse et le courage bien moins présent.
Cependant il fallait atteindre Brâkmar avant la nuit, camper ici n’était pas envisageable, tout le monde était en accord sur ce point.

- Je connais un tavernier qui nous offrira un bon repas chaud à notre arrivée et un lit douillet.
- Mais…
Mayli ne savait pas comment continuer sa phrase, elle qui pensait retrouver ‘sa famille’ ce soir.
- Nous rentrerons à la maison demain Mayli, demain.

L’Eniripsa se tourna vers le vieillard.
- Et toi tu vas t’installer où ?
- Dans une taverne !
L’Enutrof avait déjà une idée de ce que serait son programme : demander le gîte et le couvert dans une taverne contre bon service, trouver un métier dans la cité sombre ou ses alentours et s’accommoder à la vie de Brâkmarien.

Vêtu de l’uniforme réglementaire et armé d’une lance aux dents aiguisées, le garde se retourna, d’ici il voyait l’horloge de la tour de Brâkmar : dix neuf heure quarante trois. Trois quarts d’heure plus tôt il avait pris son tour de garde, il se tenait droit, quelqu’un approchait.
Sa vision habituée à l’obscurité permanente ne trompait jamais, ce n’était pas une créature, pas un animal, mais un groupe de trois personnes : une Crâ, une Eniripsa et un Enutrof. Leurs vêtements ne donnaient aucune indication sur la cause qu’ils servaient. Il décida d’envoyer trois miliciens sur le pont pour s’assurer de leurs intentions.

Dans l’obscurité permanente, entre l’entrée de la grande cité de Brâkmar et la fin des sombres Landes de Sidimote, le vieillard sentait la tension monter en lui, il était trop épuisé pour se battre ou fuir.
- Et si ils ne me laissaient pas entrer… ?
Mistika n’avait même pas remarqué l’émoi de son ami, trop impatiente à l’idée de retrouver ‘sa’ cité.
- Si, si ! Laisse moi parler et ne les regarde pas.

En les voyant de plus près le garde se dit qu’il voyait là des visages familiers.
Un milicien s’avança vers les ‘étrangers’, les deux autres restaient en arrière, au cas où. Il fixait l’Enutrof avec insistance et mauvaise intuition. Il faisait ce métier depuis pas mal de temps, celui-là n’était pas ‘Brak’, il en était certain.

- Votre identité !
- Nyctalopes.
- Nycaquoi ?
- Membres de la guilde Nocturne.
Le milicien se tourna vers le garde, il brailla copieusement pour se faire entendre.
- NOCTURNE, CA TE DIT QUELQUE CHOSE ?

Voilà pourquoi les visages lui semblaient familiers, il s’agissait de Mistika, une Crâ à la hache bien affûtée et de sa fille dont il avait oublié le nom.
- BIEN SURE ! LAISSE-LES ENTRER !
Le milicien s’exécuta.

Lorsque le groupe fut à hauteur du garde, il les salua, puis son regard vint se poser sur l’Enutrof, certainement pas un ‘Brak’ celui-là…ma foi, si il était avec des Nyctalopes, il y avait forcément une bonne raison. Malgré sa propre réflexion il n’arrivait pas à détacher sont regard de ce dernier.

Une fois à l’abri de ce regard pesant le groupe fit une halte.
- C’est donc ‘cela’ Brâkmar…cette odeur c’est…
- Tu t’y accoutumeras.

A cette heure, à mi-chemin entre la fin de journée et le début de la soirée, la cité était calme.
- C’est ici que nos chemins se séparent mes amies, inutile de faire traîner les choses.
- Oui. Prends soin de toi et reviens vers nous quand tu seras prêt.
- Je n’y manquerais pas !
Il disparut derrière les bâtisses dans l’obscurité.

Comme prévu, le tavernier offrit un repas fortement apprécié aux jeunes femmes qu’il connaissait, elles restèrent juste le temps de manger, elles auraient voulu une chambre mais il n’y en avait plus une de libre. Qu’à cela ne tienne, une écurie ferait l’affaire pour la nuit.

Tournant, encore et encore, Mistika ne parvenait pas à se rendormir, sa fille, elle, dormait d’un sommeil profond, imperturbable, le ventre plein, rien l’aurait pu l’éveiller.
La paille offrait pourtant une couche confortable, la nuit était agréable, non c’était autre chose. Une envie irrépressible, celle de revoir cette table où ils s’étaient réunis tant de fois, ces pièces où autant de moment de convivialité, malgré les caractères, avaient été partagés. Un ardent désir, celui de se sentir ‘chez soi’.

L’archère se leva et fit quelques pas, impossible de voir l’horloge de la tour d’ici…il devait être trois ou quatre heures du matin.
Il était évident qu’à cette heure tout le monde dormait, du moins elle l’espérait. Elle devait y aller.

Les rues n’étaient pas totalement déserte, ici il y avait un groupe d’ivrogne tout occupé à beugler chacun sa propre opinion sur des sujets tout à fait diffèrent, là, des miliciens à moitié endormis attendaient impatiemment la fin de leur ‘tour de garde’ pour pouvoir aller se coucher.
Dans les enclos les dindes dormaient paisiblement.

Et puis vint ‘la porte’, celle qu’elle avait passée mainte fois, celle qui était ornée du blason qu’elle chérissait tant, celle de la maison de la guilde Nocturne. Elle n’avait pas changée, d’ailleurs pourquoi aurait-ce était le cas ?
Qu’importe…elle ne pouvait restée plantée devant à attendre, elle entra sans bruit.
Sur la table il y avait l’habituel petit foutoir de chacun, quelques parchemins volants et ce qui semblait être les restes d’un repas…séché…collant…beurk !

Pas de doute, il s’agissait là de la demeure des Nyctalopes.
Le fauteuil était toujours dans le coin de la pièce, au fond, permettant à la fois d’avoir une vue d’ensemble sur le rez-de-chaussée, mais aussi d’observer l’extérieur. Elle s’assit.
Elle était ‘chez elle’ mais ne pouvait s’empêcher de se sentir comme un intrus, pénétrant dans une maison endormie et squattant sans gène le fauteuil d’un autre.
Devant elle, une tasse au trois quart remplie de thé était posée sur un chevalet, peu de Nyctalope buvait autre chose que de la bière ou de la limonade, cela réduisait les suppositions quant à son propriétaire. Il était froid, probablement servit, puis oublié là.
Il faisait chaud, ni trop, ni trop peu. Le calme était assez rassurant, elle se figura Mayli entrain de dormir seule dans l’écurie, un frisson la parcourue.

Un bruit ! Qu’est ce que ?...Quelqu’un descendait les marches.
Tout dans l’esprit de la Crâ se précipita, elle voulait fuir. Pourquoi ? Elle avait le droit d’être là. Personne ne savait qu’elle était de retour…
Mistika fit ce qui lui sembla le plus logique sur le moment, elle bondit du fauteuil et se glissa derrière.
Dans l’obscurité et derrière le fauteuil elle était assez bien dissimulée...

Une étrange clarté se répandit dans la pièce ou Mistika s'était embusquée. Puis soudain sur le pas de la porte apparut un ectoplasme fluorescent. Son visage avait tout de celui d'un disciple Cra, en un peu plus mort, certes. Il avait un air endormi et bourru. Le fait de mourir n'avait pas guéri Brunch des insomnies, et il errait chaque nuit dans la maison de ses amis nyctalopes, un sort qu'il avait préféré a celui de rejoindre ses ancêtres qu'il n'aimait pas.

A la vue de la tasse de thé, il s'approcha du tabouret avec envie, voulu saisir la tasse par son anse, mais a sa grande déception sa main passa au travers. Il avait encore oublié qu'il était mort, et a cette pensée il donna un coup de pied dans le tabouret qui, simplement traversé, ne bougea naturellement pas. En revanche Brunch, emporté par le mouvement de sa jambe, perdit l'équilibre et tomba en arrière.

-AAAH mais bordèleuh!!

Furieux, il se releva, jura, et se prit un pied dans l'autre. Cette fois-ci il acheva sa chute en traversant le vieux fauteuil et tomba nez-a-nez avec Mistika. Il ecarquilla les yeux et poussa un cri d'effroi.

-AAAAH AU SECOURS UN REVENANT!!!

Une hache qui lui était familière passa au travers de sa tête et se ficha dans le fauteuil. Cela ne le surpris point, Mistika n'était pas réputée pour sa douceur. Il se calma, la hache était bien reele, il n'avait donc pas affaire a un fantôme. C'était soit Mistika, ce qui était peu probable, soit un démon, déjà plus crédible, soit Rarou qui lui faisait encore une blague. Avec sa perspicacité habituelle, il élimina l'hypothèse du panda farceur. N'etant pas en très bonnes dispositions physiques pour se battre, il décida de donner l'alerte et ouvrit grand la bouche, prêt a crier.

Mais c'était inutile, son premier hurlement avait réveillé tout le centre-ville, et il entendait déjà les Nyctalopes se presser dans l'escalier.

Une bougie à la main, pantoufles aux pieds et emmitouflé dans un long peignoir pourpre, c'est ainsi que Lazare, le premier, descendit des étages supérieurs de la maisonnée. Il avait les yeux plissés dans une expression assez peu commode somme toute. On ne tire pas un Thraup de son sommeil impunément. Cherchant la source du bruit, il trouva la moitié inférieure d'un Crâ sortant du fauteuil: un postérieur et une paire de jambes.

-... bon, alors Brunch, déjà c'était pas très malin de finir comme ça, on était bien d'accord pour que tu hantes le coin mais on avait dit PAS DE BRUIT DE CHAINE et PAS DE HURLEMENT!!!

Il reprit son soufle et ajusta son peignoir... il faisait un froid de canard dans cette vieille maison. Le spectre de feû Brunch se relevait. Cette fois la moitié supérieure était visible, l'autre cachée dans le rembourrage du fauteuil.

-...heh bah t'en fais une tête... t'as vu un fantôme ou quoi?

Le Iop esquissa un sourire narquois.

Pour une visite en toute discrétion...c'était raté !

D'abord Brunch, du moins ce qu'il en restait, et maintenant tout les Nyctalopes allaient débarquer, rameuté par les hurlement du Crâ.
Et maintenant, elle reconnaissait la voix de Lazare, la bougie qu'il tenait à la main baignait de lumière la pièce toute entière venant rompre le voile blanchâtre de la lune...plus le choix il fallait sortir de sa planque.

Elle se redressa, pensa en premier lieu à récupérer sa hache qui était venue se loger dans le fauteuil, leva les yeux vers Brunch, plus tard elle aurait, sans nul doute, besoin d'une explication quant à l'état dans lequel il se trouvait, mais pour l'heure il était question d'autre chose.

Elle pivota la tête vers Lazare, qui avait l'air tout-à-fait-ravi d'avoir été tiré de son sommeil.
Elle avait pensé à son retour chaque jour, avait imaginé mille scénarios, mais dans aucun elle ne s'était retrouvé dans cette situation...Mais l'heure n'était plus aux rêveries, elle était bel et bien de retour.
Après un silence, ni trop long, ni trop court, il s'imposa à elle que le silence devait être rompu avant de devenir pesant, avant que des regards surpris, questionneurs, intrigués s'échangent.

Elle sourit, à sa façon, et lacha un :
-Malsoir !

Brunch se dégagea du fauteuil a grand peine et fit face a Mistika
-Misti... C'est vraiment toi... Qu'est-ce qui te prends de te ramener a c't'heure?? J'ai failli mourir de peur! Hum. Mais tu es de retour!! Pour une bonne nouvelle... Bon faut fêter ça!

Il se tourna alors vers les Nyctalopes avec un large sourire. Ils fixaient Mistika d'un air bête.
-Bah pourquoi vous faites cette tête-la? Misti est revenue, c'est super nan?

La pantoufle de droite sur le pied gauche et celle de gauche sur le droit, assis dans les escaliers.Il avait dans la panique confondu son oreiller à sa baguette,un coulis de bave sécher témoignée d'un sommeil qu'un cri excessif,l'avait tiré.Son esprit était dans un flou absolu,néanmoins ses yeux étaient suffisamment ouverts pour voir des traits de joie sur des visages nyctalopes.Il voulut dire un "mot":

-Heu...Que,qué,Qu'est ce sait? Ses mots d'un langage disparut, furent à peine audibles.

Puis il comprit,regardant toujours la scène de plus ou moins loin.Il sourit, de voir cet joie qui n'était pas tellement la sienne,mais tout de même heureux de voir ses amis autant ému.Pour lui l'heure n'était pas aux retrouvailles mais plutôt à la rencontre.
Il descendit les marches , se mit un peux dérriére Brunch souriant à cette archére qu'il avait déjà croisé.

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"Le maitre est celui qui prend le risque de la mort à son compte, l'esclave est celui qui ne pense qu'a survivre"

Lazare resta coi, regardant la scène probablement d'une troisième dimension.

Calmement, il posa la bougie, s'essuya les yeux dans une tentative de voir plus clair, ce qui n'était pas aisé dans l'obscurité. En effet, chacun sait que l'obscurité c'est sombre, et non clair. Et quand c'est pas clair, chacun sait que ce n'est pas net, donc on reste dans le flou. Il repris calmement sa bougie, et avança un bras pour éclairer la scène.... passant accidentellement à travers Brunch.

-Oups...désolé mon vieux...

Retirant son bras de cet être translucide, il observa la Crâ, légèrement penché, plissant les yeux pour mieux voir.

-....mais oui, on dirait bien que c'est Mistika...

Il lui fallait toujours un court temps de réflexion avant de réagir. C'était presque rituelesque... quelques secondes durant lesquelles on entendait le tic tac de la vieille horloge dans le fond de la pièce, vestige ayant autrefois appartenu à quelconque Xélor.

-.......alors on a fait bonne route?

Il esquissa un sourire.....qui retomba assez vite. Il se tapota le menton avec le doigt...gêné.

-........ôh bord d'ailes de piou en rut.... heu.... on a un peu exploité un coin de ta chambre pour stocker des trucs... enfin le lit est dégagé hein....heu, je crois... enfin j'imagine que tu veux dormir à cette heure-ci...

Il eut un vieux doute.

-....vous voulez fêtez ça maintenant tu'ssuite?

L'humidité ambiante des bois longeant la mer à l'est du territoire des bandits, se faisait pénétrante. Le vent soufflait fort de ce côté de la cote, cinglant ses cotes sous sa chair de poule, sa cape à l'aspect côtelé volant coûte que coûte loin de son corps.

- Mais bord d'ailes où est l'entrée de ce satané puits ! Je me caille les miches !

Elle était en mission pour Oto Mustam. Ces derniers jours n'avaient été que courses, recherches, demandes d'aides pour accomplir ses missions, ou sauver son honneur face aux reproches toujours plus nombreux d'Oto Mustam. Au fond d'elle même elle savait qu'Oto l'appréciait. Sinon pourquoi faisait-il toujours appel à elle pour ce genre de mission délicate. Elle savait qu'elle n'était pas la seule. Et elle voulait être la meilleure pour les yeux d'Oto.

Lors de ces missions, elle devait parfois se retrouver loin des siens. Pour se maintenir au courant des nouveaux événements, elle faisait appel à des espions qui l'informaient sur Nocturne et sur la cité sombre. Elle soudoyaient souvent son entourage afin de toujours savoir avant les autres. Avoir une longueur d'avance l'avait maintenue en vie jusque là.

Mais cela n'était pas sans risque. Pour que les espions viennent à elle, elle devait en informer certains sur le "comment la rejoindre". Et le vol du joyau qui avait manqué de causer sa perte, était forcément lié à l'un d'entre eux. Elle changeait régulièrement d'informateur, mais là, il s'en fallut de peu pour qu'Oto l'étripe sur la place publique.

- Mais là ?! Ce ne serait pas ? Hé hé hé !! J'ai trouvé une entrée !

Derrière des fourrés, bien camouflé au regard de quiconque, on pouvait distinguer une masse sombre. Le vent avait ouvert à la vue cette entrée en couchant les branchages qui la camouflaient.
Toboto s'avança vers cet orifice souterrain tout en jetant un œil derrière elle. Une silhouette s'approchait. Elle feint de ne point la voir et descendit rapidement les marches. Elle s'embusqua dans l'obscurité de la grotte, prête à en découdre avec l'inconnu.

Une longue lame émoussée apparut dans la lumière qui filtrait de l'accès. L'étranger qui la suivait ne faisait aucun bruit en se déplaçant. Il avança à tâtons, mais à peine entré dans la grotte, il fut plaqué contre la paroi, se retrouvant le bras armé immobilisé, et ressentant le froid glacial d'une lame qui menaçait sa carotide.

- Qui es tu, et que veux tu ? Parle sans crier ou ce seront tes derniers mots.
- Non, z'est moi, votre zerviteur Zaduj, dame Toboto. Je viens vous apporter des nouvelles de Nocturne.

Elle relâcha son étreinte. Elle avait reconnu l'odeur de corbeau de mauvais augure de cet espion qui lui semblait bien trop vénal à son goût, et qui se prénommait Saduj.

- Etait-ce toi qui me suivait déjà ce matin depuis les portes de Sufokia ?
- Et bien... euh... non...
- Ne mens pas ! J'ai reconnu ta pestilence ! Pour un espion tu n'es pas très discret face à quiconque ayant du flair ! Mais pourquoi viens tu me parler seulement maintenant ?
- Et bien... parce que... z'était pour m'azzurer de ne pas être zuivi ! On n'est jamais trop prudent, hein ?

Ce qu'il bredouilla était loin d'être convaincant. Il se pencha vers elle et quémanda ses kamas en chuchotant, comme pour ne pas être entendu par des oreilles indiscrètes.

- Parle et fait vite, je n'ai pas le temps !

Elle sortit une bourse cliquetante de son sac, et la maintint fermement de la main gauche, attendant d'abord les nouvelles.

- Et bien... Miztika z'approche des portes de Brâkmar. Je l'ai vu au nord des landes de Zidimote, il y a deux nuits. Elle était accompagnée de za fille et d'un Enutrof. Elle ze dirigeait en hâte vers le sud.
Je l'ai zuivie de loin grâze à Croacroa mon Corbac, afin de ne pas me faire repérer. Car zi je ne m'abuse, la Crâette a une très bonne vue. J'ai quitté la route avant d'arriver à Brâkmar pour venir te l'annonzer. Zinon, le clan des bandits Tohcnam qui traîne zouvent dans la taverne de Djaul, a été démantelé par les gardes d'Oto. Leur chef Zpamoa a eu les entrailles picorées par les dindes de la garnison alors qu'il était maintenu en vie par un Eniripza. Il zemblerait qu'il aurait été vu avec Xephirèz en pleine dizcuzzion à propos d'un joyau unique...

- Mwahahaha ! Et combien as-tu gagné pour avoir donné cette information à Oto ?

Un léger sourire se dessina sur les lèvres de l'espion.

- Mais je ne ai pas dit que z'était moi qui l'avait vu...
- Hahaha ! Tiens ! Tu l'as bien mérité, brigand !

Tout en prononçant ces paroles, elle tendit la bourse à Saduj, qui s'en saisit les yeux rivés sur son objet de convoitise. Mais brusquement, d'un geste rapide après avoir achevé la transaction, le bras droit de la sramette se détendit, et la lame qui caressait quelques minutes auparavant la carotide de Saduj, ouvrit en deux la gorge de l'informateur. Il laissa tomber sa cagnotte au sol, qui s'éventra après le choc brusque dû au contact de la pierre humide, et laissa rouler quelques pièces. Il porta ses deux mains à son cou qui déversait déjà ce fluide opaque contenant sa vie.

- Argh... Mm... mais... Prr... pourrr...quoaaa ?
- Pour la vie de Spamoa, car c'était pas lui, mais toi. Pour le vol du joyau, car tu m'as vendu à des bandits de ton espèce. Mais surtout pour avoir attendu deux jours pour m'annoncer le retour de Mistika. J'anticipe également sur le futur profit que tu allais faire en vendant la découverte que je viens de faire sur l'entrée du Puits des Âmes Souillées.

Cette dernière phrase, il ne l'entendit pas. Il gisait déjà inanimé sur le sol souillé par son propre sang. Toboto récupéra ses kamas qui cessaient à peine de rouler entre les pierres et la terre. Elle essuya sa dague sur le dos de Saduj avant de la ranger. Elle scruta enfin l'entrée du puits. Elle découvrit quatre dalles sur le sol et un solide portail en fer sans serrure ni gond. Elle en conclut qu'il s'agissait certainement d'un portail ensorcelé, dont l'ouverture s'effectuait grâce aux dalles. Elle remonta au dehors et enfourcha sa dragodinde. Elle se pencha vers la tête de cette dernière et lui susurra :

- On rentre à la maison ma petite.

Elle sortit une potion de foyer, et avant de l'avaler, jeta un dernier regard sur les lieux de sa découverte afin d'y revenir plus tard. Mistika était rentrée, c'était bien plus important que tout.

Un jeune éniripsa sortit d'une des nombreuses mines aux-abords de Brakmar
qui constituaient un immense labyrinthe abandonner depuis longtemps par
tous, il ne rester que quelques groupes de mineur sombre
et de misérable fantômes a la recherche de trésors perdu et d'une
sortie pour gagner le royaume céleste.
Une nuit perpétuel habitait ces lieux accompagner d'un calme profond, le
jeune éniripsa aimait beaucoup parcourir ce labyrinthe avec son fidèle
Corbak a la recherche des nombreux trésors .
Il ne savait pas combien de temps il y était rester cette fois, il
savait juste que ces provisions pour le voyage avaient été consommaient depuis
longtemps et qu'ils mourraient de faim.
La sortie par la quelle ils avaient gagner l'extérieur était un ancien escalier en pierre, qui mesuré 1m de large, avec un plafond en arc d'environ 1m30 de hauteur, l'escalier n'était pas très raide et avancer toujours dans la même direction, l'éniripsa malgré sa petite taille dut se courber pendant l'ascension.
L'escalier se terminait par une trappe en bois, quand il la souleva celle ci se désintégra en une dizaine de planche moisi.
Il enjamba la dernière marche et se retrouva en plein nuit, entouré par d'épais buissons, d'arbre mort et de fondations de ce qui devait être une tour complètement détruite, des blocs de pierre blanche étaient disséminé entre les buissons.
La nuit l'entourait, il était habitué a l'obscurité et la préféré a la vive lumière, l'éniripsa rangea sa lampe a huile au dos de son sac après avoir vérifié que les trois diamants, et le coffre remplit de kamas qu'il avait séparé de ses anciens propriétaires étaient toujours présent dans son sac, il valait mieux être discret, les lande de Sidimote n'était pas l'endroit idéal pour se balader en plein nuit avec un important trésor.
Il dut passer les buissons en rampant, en poussant son sac.
Quand il eu parcouru 5 mètre en rampant il se retrouva sur un vieux chemin qui devait partir de l'autre coté des ruines et rejoindre la route principal menant a Brakmar.
Il se mit en marche en espérant vite croisé la route principal qui parcourait les landes du nord au sud et ainsi prendre la direction du sud, la direction de la cité sombre.
Le chemin n'était pas bien large et les buisson ne manquaient pas de s'accrocher a ses vêtement en cuire léger qu'il avait enfiler pour son voyage, l'éniripsa marcha pendant une dizaine de minutes avant que le chemin ne disparaisse complètement sous la fine herbe jaune, il entreprit de marcher dans la même direction et se retrouva vite face a une murs de buisson et d'arbre mort, le traversa et se retrouva sur la route principal.
Se repérant grâce aux étoiles, il prit la direction du sud, la cité sombre ne tarda pas a apparaitre sous une forme imposante et noir dont il ne pouvait apercevoir que les contour, quelques torches flambaient encore aux extrémités des haute murailles, ainsi que le long du pont.
L'éniripsa ne tarda pas a arriver sur le pont, il s'y engagea quand il eu passé la première herse, celle ci se referma et un troupe de miliciens s'engagea sur la pont, lui faisant face, Tablen ne bougea pas, il attendit que les troupes s'arrêtent a quelques mètres de lui et ce qui semblait être leur officier prit la parole:
-Déclinez votre identité !
Il leur répondit:
-Tablen, membre de la guilde nocturne.
Il leur désigna la lune gravé sur son marteau.
-Encore un, vous pouvez continuer.
L'éniripsa trop fatiguer répondit par un Malsoir et continua sa route, il fini de parcourir le pont et s'engagea dans une des nombreuses petite ruelles qui arpentaient la cité.
Arriver devant un petite place ou trôner une majestueuse maison il s'arrêta et la contempla, la faible lumière rouge ambiante qui émaner de quelques lampadaires et de la lave en fusion se reflétait sur les vitres du premier étage, donnant a la demeure un apparence de joyau.
Il sortit de ses rêveries lorsqu'il remarqua quelques faible lumière jaune qui venaient d'apparaitre dans la demeure et les cris de joie qui en émané.
Il se demandait a présent ce qui pouvait bien justifier tout ceci, il se dirigea vers la porte et l'ouvrit; et tout en l'ouvrant brutalement il dit d'un ton joyeux et fort.
-Vous faites un fête nocturne et personne ne me revient !?
les regards d'un grand nombre de ses amis étaient tourné vers lui, il aperçu en premier lieu dans la salle, Tobo, Lazare, Sakatrip, un fantôme: surement Brunch , Eho et...Mistika.
La fatigue disparut, il posa son sac et se précipita vers cette dernière pour la questionner sur son retour.

Effectivement, ils étaient maintenant bien tous en bas et toutafay au courant de son retour. Après tout ce n'était pas plus mal, cependant il était tout de même très tard...ou très tôt.

Brunch, ou devrais-je plutôt dire, 'ce qu'il restait de Brunch' semblait content de son retour.
Eholyun montrait quelques difficultés à s'exprimer, espérons-le, due à l'heure.
Lazare, quant à lui, avait du croire qu'il s'agissait d'une allucination ou d'un rêve car il s'était frotté les yeux avant de lancer quelques phrases, qui semblaient adressées à lui même. Il retrouva tout de même ses esprits pour informer Mistika que sa chambre n'était plus tout à fait dans l'état où elle l'avait laissé.

Elle allait lui répondre que ce n'était pas grave mais Sakatrip arriva, on aurait dit qu'il était possèdé par une sorte d'esprit hysthérique...
Pas de doute : elle était dans la bonne maison !
Tobo arriva à cet instant, l'archère sentit la joie monter en elle :

- Tobo ! Tu...

Tablen, qui revenait 'don n'sait zou', ouvrit violemment la porte, il croyait que les Nyctalopes se faisait une 'nocturne' sans lui, puis il vit Mistika et se rua sur cette dernière en la bombardant de question.

- Euh bah euh...
C'est à peu près la formulation qu'elle utilisa, mais elle comprit rapidemment qu'aucun d'entre eux n'était dans sa tête et ne pourrait déchifrer.
Elle reprit :

-Je suis vraiment ravie de vous revoir. Enfin !...Je ne comptais revenir à la maison que demain, mais l'envie était trop forte.

Quelqu'un s'interrogea :

- Mayli n'est pas avec toi ?

- Oh ! Si...euh...elle...euh..., elle n'est pas très loin, mais elle ne sait pas que je suis là. Je vais aller la chercher. Mais ne restez pas là x) nous sommes au beau milieu de la nuit, je sais, je sais on est des nyctalopes mais... *jetant un oeil inquiet sur Eholyun et Sakapatatetrip* certains ont besoin de dormir ! Nous fêterons nos retrouvailles comme il se doit demain !

Elle accomplie ensuite une des tâches les plus difficiles qu'il existait : reveiller Mayli...
Elle fini par y arriver et lui expliqua comment elle avait reveillé toute la maisonnet en voulant simplement 'jeter un oeil pour voir si tout était OK', Mayli comprit.
En allant se coucher elles étaient toutes deux ravie d'avoir retrouver 'leur' lit.

Le lendemain leur retour fut fêté dignement, une fête de Nyctalope ! Autant dire qu'il y eut un sacré bord aile dans tout Brâkmar.