[ acceptée ] Safriane

L'ombre s'agrippa vivement à la cheminée en manquant de glisser sur une tuile. Une fois son équilibre assuré, elle fouilla dans son sac en bandoulière, en sortit un coffret métallique et de l'écorce de tronknyde amollie. Elle ouvrit le coffret : un parchemin copieusement enveloppé, quelques laines choisies avec soin pour Mistika, une dizaine de cornes de bouftou à l'ivoire soigneusement poli pour Rockra, et des petites fées d'artifice réagissant à la lumière pour celui qui ouvrirait le coffret...

Safriane remit le tout dans le coffret en faisant attention à ne rien laisser tomber dans la rue brumeuse en-dessous. Puis le coffret dans l'écorce. A l'heure qu'il était, tous étaient couchés, mais il resterait encore quelques braises pour consumer l'amortissant... Elle tendit les bras au-dessus du trou de cheminée, le coffret enveloppé dans les mains, et le laissa tomber. Le paquetage chuta sans bruit dans le conduit.
Probablement il n'y aurait pas de problème à la réception de sa demande. Surement moins qu'avec la poste brakmarienne, la moitié des colis arrivant au bout de plusieurs années dans un état de décomposition avancée... Il valait mieux éviter ça, pour un premier rapport.

L'ombre blanche prit furtivement son élan, puis sauta sur le toit voisin, où sa course ne s'arrêta pas. Quelques bâtiments plus loin, les volutes de fumée et de brume mélangées l'avaient entièrement enveloppée.



Malsalut, Nyctalopes

Cela ne fait pas longtemps que je parcours librement les chemins et les toits, mais déjà la solitude me tenaille férocement. Plusieurs échos, dont ceux de mon parrain Dwenglard et de mon amie d'enfance Xush', m'ont parlé de vous.

Vous devinez surement la suite :
Je demande à intégrer Nocturne,
La Grande au blason de lune.
De moi, vous n'aurez aucune fuite.

Mais nombreux jeux de mots à gogos,
Calembours pourris et inutiles
Provenant de mes mœurs les plus viles
Je vous ferai subir tout de go...

Ma compagnie ne sera pas toujours sûre :
Pour tout dire, me voir régulièrement vous sera dur,
Mais toujours sur moi vous pourrez compter...

Je n'ai pas dit comment me retrouver,
Car je pars, je reviens, je m'en vais n'importe où
Ne me cherchez pas : je suis presque partout.

La sramette de pourpre court vêtue pensait aller se coucher, lorsqu'un bruit furtif, presque aussi inaudible qu'une branche morte tombant d'un arbre en pleine neige, la fit s'inquiéter. Elle saisit ses dagues, descendit dans la pénombre à pas de loup et tenta d'analyser le bruit entendu. Elle fouilla du regard l'extérieur au travers des fenêtres mais ne vit rien bouger en dehors, malgré la faible clarté des laves environnantes qui rougeoyait le ciel de Brâkmar en pleine nuit. Après quelques minutes dans le noir, ses yeux distinguaient correctement les éléments de la pièce. Qu'est-ce qui avait changé ? Se faisait-elle des idées ?

Soudain son regard fut attiré par un objet qui renvoya une lueur, du beau milieu de la cheminée. Elle se glissa le plus près possible, et scruta avec méfiance ce petit coffre. Cela devait être ça le bruit. Il était tombé du conduit. Certainement pas là depuis longtemps, sinon, il ne serait pas aussi propre : quelqu'un l'avait jeté.

Elle extirpa le coffre de la cheminée, non sans avoir tout d'abord tenté de détecter un piège quelconque, et l'ouvrit. La lueur des fées l'éblouit et elle crut finalement à un vrai piège. Sa crainte passée, elle sortit le parchemin et les différents objets du coffre. Son regard s'assombrit. Le parchemin lu, les différents présents analysés, elle ne semblait pas très heureuse.

- Alors comme ça on corrompt des membres de Nocturne et on m'oublie !? Première erreur très cher...

Elle prit sa plume et se sentit obligée de répondre dans la foulée.

Malsoir à toi, étrange visiteur d'un soir,
A cette heure tardive précisons d'une nuit.
Nous fourvoyer, non je ne peux pas y croire,
Car il y a maldonne, tu as fait un oubli !

Tu comptes intégrer Nocturne de la sorte,
Présents et paroles, dans un coffre en métal,
Poudre aux yeux c'est certain, de toi on n'sait que dalle,
Il faudra bien pour ça emprunter la porte,

Dans un style plaisant tu te présentes à nous,
Attention cependant rien n'est encore acquis,
Un rendez-vous s'impose pas très très loin d'ici,
Savoir si mon esprit a de quoi être jaloux.


Morte de fatigue, elle laissa le coffre en évidence, les présents prévus POUR ses amis, et remonta se coucher.

Le milieu de la matinée. Mistika rentrait, épuisée.

- T'as une salle tronche.
Moui...les Nyctalopes avaient toujours un mot gentil à dire...
Elle ne releva même pas...trop fatiguée.

- Je vais m'coucher, qu'on ne me dérange sous aucun pretexte.
- Attends ! On a reçu 'un message'.
- Un message ? Elle suivit son regard, sur la table était posé un petit coffret dont sortait un parchemin. Elle caressa la douceur des laines puis lu attentivement le parchemin.

- Qui a déposé ça ?

Pas de réponse mais des haussements d'épaule qui indiquait qu'on l'ignorait.
Elle su par son amie Tobo que le coffret avait 'atterit' dans la cheminée.

- je vais mettre une réponse, quand tout le monde l'aura fait il faudra remettre ce coffret en haut de la cheminée peut-être que notre 'pere nowel' viendra le récuperer...en revanche, je garde la laine!

"Bon usage de ces laines je ferais,
Peu de chose sur toi nous savons,
pour la réponse dans les parages tu devras rester,
j'ai compris qu'avec Dwen tu es en filiation.

Ce coffret remplit de nos réponse tu retrouveras.
D'un vote pour un entretien de ma part tu bénéficieras.
Pour cela tu devras nous montrer ton minois,
avec la promesse que nous ne te mangerons pas."

Elle se relu, trouva cela médiocre mais était trop fatiguer pour recommencer, ça ferai l'affaire.
Elle remit le parchemi en place ainsi que celui contenait sa réponse.
Elle allait désormais rejoindre son lit.

Suite à cet entretien en la présence de Mistika et de moi-même, Safriane, nous t'accueillons chez Nocturne.
Une urgence, ne nous a pas permis de t'enrôler sous notre bannière, mais c'est comme si c'était fait.

Bienvenue chez nous.

[ je n'avais pas de connection je poste quand même ma réponse parce que j'écris par pour des patates, bordel!! ]

Comme chaque soir, mais à heure toujours fluctuante, le Iop à la tignasse légendaire revenait de la Tour de Brâkmar. Trônant magnifiquement sur la table, un coffret, des parchemins... des cornes et autres bricoles.

Ce que j'adore dans cette maison, c'est que l'on s'en va une journée, il y a, à mon retour, un bordel digne d'une Aurore Pourpre sous l'égide des fouets d'Osamodas. Bah...

Il s'approcha du coffret, attrapa les peaux, et nota que c'était en réalité, une façon bien curieuse de se présenter. Mais, en vers et contre tout, il saisit sa plume, car il fallait honorer son talent dans les rimes, quitte à en perdre un peu d'encre.

"Quand je vois dans ma demeure de mystérieux dons,
Je me demande s'il n'y a pas là corruption,
Dans ce cas avec erreur de destination,
Car je ne vois aucun produit à base d'houblon.

Ou à moins que tu ne cherches à amadouer
Des âmes, ici, plus sensibles à tes bons cadeaux,
Par peur que tes nombreux efforts ne tombent à l'eau.
Dans ce cas, voyons si tu as été douée.

Le résultat à ton compte sera positif,
Mais à ce que je vois fourbe sont tes pratiques,
Tes excès de générosité, d'un oeil vif

Seront observés, si ici sont employés.
Pas de remords pour aller, ailleurs, appâter,
Tant qu'à la maison, claires seront tes mimiques."

Il reposa alors la plume, et apposa le sceau Nyctalope pour signer. Le parchemin, ensuite posé sur les autres, il monta hâtivement dans sa chambrée préparer d'autres paperasses diverses en se retenant de pester.