Nocturne, Guilde Brâkmarienne rôliste sur Allister.
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Le sanctuaire des Nyctalopes de Nocturne.
 
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 [2] Les feux de la mort... (Prélude)

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Tobotocosh
Fourbe Assassin
Tobotocosh


Religion : Sram
Localisation : Quelque part dans les Landes...
Métier(s) : Feuilles, pétales et éprouvettes, copeaux de bois et cordes de lin, métal fondu, et charmes sur métal
Humeur : C'est pas le moment de le demander

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MessageSujet: [2] Les feux de la mort... (Prélude)   [2] Les feux de la mort... (Prélude) EmptySam 1 Aoû - 1:06

*Décidément, on peut croire que Tobotocosh ne souhaite pas raconter son passer. Au bout d'une hésitation qui semblait pour l'assemblée durer une éternité, elle prit une énième chope de bière, l'a but d'un trait, s'essuya les lèvres d'un revers de l'avant bras passant sous son voile, se retourna pour faire face aux Nyctalopes, et d'un air gêné se mit à parler*

Aussi loin que je puisse me souvenir, l'alchimie, j'avais ça dans le sang. Aujourd'hui j'ai un peu plus de bière…

Mes parents pensaient que j'aurais fait une alchimiste renommée dans tout le royaume des Douze. Mais la vie en décida autrement. *A cet instant précis, en la regardant dans le fond des yeux, on pouvait discerner des flammes envahir son regard… Ses poings se serrèrent, son regard obliqua vers la bas, fixant la table quelques instant, puis elle se relâcha et repris son histoire*

A huit ans j'accompagnais déjà ma mère lors de ses excursions pour ses réserves qui lui servaient à concocter des remèdes puissants. Ses élixirs connus d'elle seule, ou ses tisanes, soignaient, apaisaient, ou requinquaient tout notre village. Les sorties pouvaient durer jusqu'à quatre jours, en haut des montagnes pour y trouver les plantes et herbes dont elle avait besoin. Je me rappelle de cette hotte en osier qu'il fallait porter sur le dos, de plus en plus lourde au fur et à mesure de la récolte, transformant chacun de mes pas en une épreuve de plus en plus difficile pour mes cuisses de piou. Mais je gardais toujours le sourire, et dissimulais ma peine du mieux que je le pouvais par peur de ne plus avoir le droit de la suivre. Elle procédait toujours par ordre : chaque baie, chaque racine, chaque plante, chaque fleur, étaient séparées par ces grands torchons de lin quadrillés de lignes de couleurs différentes. Lorsque nous redescendions, elle passait de nombreuses heures dans son laboratoire. Mais elle ne m'autorisait pas à y aller.

A force de me cacher pour l'observer, et de me faire prendre, elle finit par me tolérer, à la condition que je reste là à regarder, sans rien toucher, très sagement. Je la fixais des heures entières, hacher, mixer, doser, mélanger, faire bouillir, passer, préparer ses concoctions dans les marmites, les éprouvettes, les tubes à essais, les serpentins, les bocaux, les fioles de toutes sortes, dont le tout était très dispendieux. D'où l'interdiction de toucher à quoi que ce soit. Mais déjà à mon âge, il me fallait braver les interdits... C'est donc la nuit que je revenais pour réitérer les gestes de ma mère, lorsque tout le monde dormait. Et au matin, les roustes que je me prenais... Je vous passe les détails sur le matériel brisé, les effluves malodorantes qui envahissaient le village sur plusieurs jours, les geysers de mousse qui faisaient disparaître sous les bulles le labo et les habitations alentours, les débuts d'incendies et autres résultats catastrophiques… Mais les punitions ne firent rien pour m'empêcher d'y retourner. Ni les serrures aux portes d'ailleurs. Alors on m'envoyait au nettoyage des écuries, et on me surveillait presque tout le temps.

Plus les mois passaient et plus je perfectionnais les stratagèmes pour atteindre l'atelier et m'y exercer. Au bout de trois années, personne ne soupçonnait plus mon passage au labo, car je savais effacer toutes mes traces. Ma mère devait s'en douter, je le voyais à son regard, et ses ingrédients diminuaient en quantité, voire même disparaissaient complètement. Et en ce qui concernait les potions, les résultats étaient… nuls, désastreux. Je n'arrivais à rien. Enfin si, à faire des conneries. Pourtant j'y étais presque, je le sentais, et c'est pour cela que je m'acharnais. J'ai réussi, au grand dam de certains villageois, à faire des potions de… dysenterie, ou autres poisons moins graves, mais jamais rien de bien, contrairement à ma mère. Néanmoins, la dernière potion que je fis dans cet atelier, fut aussi la première que je réussis. Mais je ne le sus que bien plus tard.

*Toboto commanda une nouvelle chope, et but quelques gorgées. Elle semblait plus détendue, nonobstant cette émotion palpable à chacun de ses mots*

J'avais onze ans. La nuit où mon destin bascula. Cette nuit là ma petite sœur m'avait suivie. Quel pot de colle ! Impossible de m'en défaire, au risque qu'elle alerte les parents. Alors je la laissai venir avec moi, mais tout comme ma mère l'eut fait jadis avec moi, je lui défendis de toucher à quoi que ce soit. Je l'autorisai juste à m'observer, sans rien dire, sans bouger, sans rien toucher.
Je ne conterai pas ce soir les détails de cette fameuse nuit. Sachez seulement que grâce à ma présence dans ce labo avec ma sœur, je peux aujourd'hui boire une bière avec vous. Suite à un raid Bontarien, cette nuit là j'ai dû fuir, emportant ma sœur avec moi. *En disant ces mots, ses yeux se mirent à briller de colère, et une personne paranoïaque aurait pu discerner une grande ombre noir se lever derrière Tobotocosh. Cette forme menaçante, étouffante, cette sorte de fantôme noir, cette absence totale de lumière, était peut-être cette fameuse faucheuse qui l'accompagne depuis toujours... ou peut-être pas*

J'ai marché jusqu'à n'en plus pouvoir, mes cuisses n'avaient plus la force de supporter mon poids et celui de ma petite sœur, mes pieds étaient douloureux. A certains de mes pas, se succédaient des crampes sous la voûte plantaire, ou dans les mollets, et je manquais de tomber à chaque instant. Mais je tins bon, car j'avais la peur au ventre d'être rattrapée par les soldats…

Recueillies par mon oncle Ecalembour et sa femme Eriadraillim, nous arrivions plusieurs jours plus tard sans rien sur nous, juste cette potion que j'avais terminée cette autre nuit, et que j'avais machinalement empochée, et, des crampes à l'estomac. Cette fuite harassante nous laissait avec ma sœur, déshydratées et affamées. On nous laissa dormir quelques jours. A mon réveil, je n'avais plus mes vêtements de départ. Ni la potion. En questionnant ma tante, je blêmis en apprenant que mon oncle en avait eu besoin et qu'il avait disparu en la buvant. Je n'osais pas révéler que cette potion, c'était moi et non ma mère qui l'avait concoctée. Mettez vous à ma place : ma vie venait de s'écrouler, à l'âge de 11 ans, et je venais de faire disparaître mon oncle, avec cette potion… de rappel. Je me sentais encore plus mal. Mais quelle fut ma surprise lorsque je le vis revenir. Je lui sautais au cou, les larmes aux yeux, et lui révélais tout.

J'avais réussi une potion de rappel. Quelle ironie. Je l'avais payé cher cette potion. Mais finalement cet entêtement sauva au moins ma sœur. Bref... Ma tante et mon oncle jugèrent donc bon pour moi de m'envoyer chez le frère d'Ecalembour sur Brâkmar. Demon Raydvos. C'était un orateur de renom, à l'abris du besoin, mais très occupé. Il me plaça dans une école d'alchimiste, et paya mes études. Je le voyais peu. Je compris le pouvoir des mots juste en remarquant comment les gens se comportaient face à lui. Mais mon drame familial m'avait fait perdre cette ténacité aux études, et je sortis quelques années plus tard, un diplôme d'alchimiste en poche, sans un parcours très remarquable, trop occupée à préparer ma vengeance. Mais ceci est une autre histoire…

Je suis depuis pas mal de temps maître en alchimie, et comme vous le savez, je ne vends jamais au rabais les potions que je fais.

*Elle termina sa chope, s'étira comme si elle venait de se réveiller, et dit : *

Bon c'est pas tout ça, mais je n'aime pas trop me révéler. Alors je vais aller prendre un peu l'air...

*En deux temps trois mouvements, elle avait franchi la pièce, la porte, et s'évanouissait maintenant au cœur de la nuit dans les rues sombres de Brâkmar.*
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Mistika
Tireuse hors-pair
Mistika


Religion : Crâ
Localisation : Si on me cherche, on me trouve.
Métier(s) : Maîtresse dans l'art de la préparation de potion en tout genre, habile avec une faux à la main et première levée pour mettre ses miches sur le marché.
Humeur : Hache yeah !

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MessageSujet: Re: [2] Les feux de la mort... (Prélude)   [2] Les feux de la mort... (Prélude) EmptyJeu 8 Juil - 15:53

[Suite dans 'Partir sans se retourner' de 'Mistika' ]
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Lazare
Maître des lieux
Lazare


Religion : Iop
Localisation : Entre Madrestam et Brâkmar
Métier(s) : Tritureur de potions et taquineur de goujon.
Humeur : ...

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MessageSujet: Re: [2] Les feux de la mort... (Prélude)   [2] Les feux de la mort... (Prélude) EmptyJeu 8 Juil - 23:57

[ Oui, d'ailleurs je n'ai pas compris le lien avec l'art et la manière: je croyais qu'on était autour d'un feu de camp on finit dans une taverne?]
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Mistika
Tireuse hors-pair
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Métier(s) : Maîtresse dans l'art de la préparation de potion en tout genre, habile avec une faux à la main et première levée pour mettre ses miches sur le marché.
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MessageSujet: Re: [2] Les feux de la mort... (Prélude)   [2] Les feux de la mort... (Prélude) EmptyVen 9 Juil - 0:12

[Oui...à l'époque je n'ai même pas relevé...on part du principe que trop de logique tue la logique ? Very Happy]
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MessageSujet: Re: [2] Les feux de la mort... (Prélude)   [2] Les feux de la mort... (Prélude) Empty

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